Sans même nous en rendre compte, nous sommes souvent notre plus sévère détracteur.
Nous passons tant de temps à nous juger, à nous rabaisser, à ignorer nos ressentis. Cette énergie de dénigrement agit en profondeur : elle sape notre confiance, entretient un discrédit intérieur dévastateur, et finit par altérer la manière dont nous nous percevons, et dont les autres nous perçoivent.
Quand quelque chose ne va pas en nous, physiquement ou psychologiquement, notre premier réflexe est souvent le rejet : nous combattons, nous fuyons, nous haïssons même parfois cette partie blessée de nous-mêmes.
Mais ce rejet crée une fracture.
Nous cessons alors de « faire corps » avec notre corps, de nous soutenir, de nous sentir solidaires de qui nous sommes vraiment.
Une guerre silencieuse s’installe au cœur de nous-mêmes.
Et cette guerre, quand elle dure, laisse derrière elle un véritable champ de ruines.
Tant que nous résistons à ce qui est, qu’il s’agisse d’une maladie, d’un mal-être, d’un pan de notre histoire ou d’une émotion douloureuse, nous nourrissons la tension, le fiel et la douleur.
Le rejet empoisonne, le désamour rigidifie, et peu à peu nous perdons le contact avec nos ressources intérieures, jusqu’à oublier qu’elles existent encore.
Pourtant, un autre chemin est possible.
Celui d’un regard plus doux, d’une main tendue vers soi.
Apprendre à apaiser la guerre interne demande parfois de se faire accompagner, d’être guidé vers une réconciliation profonde avec « nous-m’aime ».
Alors, ce que nous rejetions hier peut être accueilli aujourd’hui avec compassion.
L’apaisement s’installe, doucement, patiemment.
Enterrer la hache de guerre, c’est accepter de regarder nos colères, nos rancunes, nos désespoirs et nos abandons avec conscience et bienveillance.
Et c’est dans cette acceptation que la guérison se déploie : une énergie d’amour, de douceur et parfois même de pardon vient réparer, panser, réunifier.
Lorsque tout semble réduit en cendres, il reste toujours la possibilité de renaître, tel le phénix qui se relève de sa propre destruction.
De cette renaissance naît une force nouvelle, une paix vivante.
Le rejet crée la séparation, la douleur et la rigidité.
La réconciliation crée l’unité, la douceur et l’amour, et c’est cela la véritable Vie.