J’accompagne de nombreuses femmes qui attendent désespérément que l’autre les rende heureuses, et qui finissent souvent par sombrer dans la frustration, la tristesse, voire la culpabilité.
L’autre n’est pas là pour cela. Il ne s’agit pas de justifier des relations dysfonctionnelles ou toxiques, mais de remettre certaines croyances à leur juste place.
Quand il y a fusion, il y a confusion.
Si l’autre est censé nous rendre heureuse, que devient-on lorsqu’il n’est plus là ou que la relation s’achève ? Le vide s’installe, suivi d’un profond désarroi. L’estime de soi s’effondre, car elle dépend de ce que l’autre fait naître ou non en nous.
Bien sûr, certains hommes fonctionnent aussi ainsi. Mais l’inconscient collectif des femmes reste encore marqué par des visions réductrices, selon lesquelles elles ne seraient pas entières sans un compagnon à leurs côtés.
Les contes de fées en sont les parfaits témoins : Cendrillon ne devient radieuse qu’une fois sauvée, la Belle aux bois dormants n’existe vraiment qu’après le baiser du prince charmant. Seules, elles sont tristes, inanimées — comme si sans partenaire, elles n’avaient pas d’âme.
Et que dire du mot « moitié » ? Dire « c’est ma moitié » sous-entend non seulement que l’autre nous appartient, mais aussi que nous ne serions pas complets sans lui !
Ces croyances ont la peau dure. Elles se glissent encore dans nos comportements, même à l’ère des grandes émancipations.
Lorsque j’invite ces femmes à s’occuper d’abord de leurs besoins essentiels, à se traiter avec douceur, à se reconnaître, à ne plus se juger, à s’écouter et à s’aimer telles qu’elles sont ; il se passe quelque chose de profondément transformateur.
Elles reviennent à leur corps, à leur centre, et redécouvrent en elles le véritable lieu de la transformation.
Elles reprennent souveraineté et responsabilité sur leur bien-être.
Elles comprennent que plutôt que d’attendre avidement quelque chose de l’extérieur, elles peuvent trouver en elles toute la « nourriture » dont elles ont besoin.
Il ne s’agit pas de renier l’autre, ni de nier la beauté de la relation, mais de réactiver en soi ce que l’on cherche éperdument ailleurs.
Ainsi, nous quittons les systèmes de codépendance et devenons des êtres autonomes.
Remplir en soi, ou plutôt réveiller, cet espace de paix, d’amour, de joie et de compassion permet de le partager pleinement avec l’autre.
Et le message devient alors clair :
« Tu n’es pas là pour me rendre heureuse. J’ai pris cela en charge. Et toi aussi, tu en es capable. Ensemble, nous pouvons partager nos complétudes. »
Tout commence à l’intérieur.
La paix d’abord. L’amour ensuite.
Se réconcilier avec toutes nos parts, aimer ce que nous sommes sans condition, et transformer en conscience ce qui demande à l’être, sans attendre que l’autre le fasse pour nous.
C’est un chemin. Celui de l’autonomisation, de la conscience, de la souveraineté intérieure.
Et c’est un chemin nécessaire, car tout est déjà là, en soi.
Lorsque nous nous aimons véritablement, nous ne tombons plus dans les relations inappropriées. Nous percevons immédiatement la faille, la manipulation ou la toxicité chez l’autre. Et, par amour et respect pour nous-mêmes, nous faisons alors des choix clairs qui honorent qui nous sommes.
C’est un cercle infiniment vertueux.
Nous sommes des êtres de relation, certes, mais la première et la plus essentielle des relations est celle que nous entretenons avec nous-mêmes.
C’est ce socle, ces fondations mêmes de l’être originel, que mon accompagnement thérapeutique aide à révéler et à renforcer.
En vous souvenant de qui vous êtes : un être complet, déjà parfait dans son essence, vous pouvez enfin reprendre les rênes de votre plein épanouissement.
Et l’offrir au monde, dans toute sa douceur.
Car le monde, lui aussi, en a profondément besoin.
