Dans une pièce de Herb Gardner, « Des clowns par milliers », le protagoniste refuse de confier son neveu de 12 ans à l’Assistance publique. Il prononce alors ces mots puissants :
« Je veux qu’il sache exactement quelle est cette chose qui le rend unique, sinon, lorsqu’elle commencera à lui échapper, il ne s’en apercevra pas. Je veux qu’il garde les yeux ouverts et qu’il voie les possibilités infinies qui s’offrent à lui. Je veux qu’il sache que cela vaut bien la peine de bousculer le monde lorsqu’on le peut. Et je veux qu’il connaisse l’importante raison, subtile et dissimulée, pour laquelle il est arrivé sur terre sous la forme d’un être humain et non d’une chaise. »
Cet extrait illustre magnifiquement la notion de responsabilité et de souveraineté personnelle. C’est de cela que j’ai envie de vous parler aujourd’hui.
La voie de la souveraineté personnelle
La souveraineté n’est ni dans la passivité, ni dans l’agressivité. Elle ne se trouve pas davantage dans la servilité ou le fatalisme.
Elle s’incarne dans l’assertivité et la liberté d’être. Elle refuse de plier sous la culpabilisation et de se laisser enfermer par des contraintes arbitraires.
Son arme la plus puissante, c’est la conscience. Cette capacité fulgurante de percevoir ce qui se joue réellement, au-delà des discours officiels, du vacarme médiatique et des désinformations.
Cette conscience, c’est notre petite voix intérieure. Elle est en chacun de nous, pour peu que nous acceptions de nous relier à sa sagesse.
Faire silence pour entendre
Pour accéder à cette voix, il nous faut faire silence, revenir au calme. Les bouddhistes parlent de vacuité : cet état où l’on se libère à la fois des illusions sur la nature des choses et de l’assujettissement à une réalité trompeuse.
Il y a peu, j’ai accompagné une jeune femme en séance. Elle se disait perdue, incapable de discerner ce qui relevait de ses ressentis profonds et ce qui venait de l’extérieur. Ensemble, nous avons ouvert un espace de calme à travers la respiration, la relaxation et la visualisation. Peu à peu, elle a quitté ce qu’elle croyait être la réalité pour se reconnecter à sa sagesse intime.
Alors, tout est devenu limpide. Elle a touché à une vérité intérieure sans concessions, loin des compromis que nous faisons souvent pour ne pas heurter, par facilité ou par peur.
Retrouver notre couronne intérieure
Entrer dans cet espace, c’est retrouver l’être souverain que nous sommes vraiment. Mais c’est aussi se relier à plus grand que soi : à l’universel, à l’omniscient.
Dans cet état, nous ne sommes plus soumis à l’absurde, au déni du vivant ou aux lois qui en découlent.
Là, nous remettons notre couronne en place. Nous quittons l’état de « chaise » pour redevenir des êtres lumineux, conscients et reliés au grand Tout.
Un appel à la souveraineté
Je nous souhaite à toutes et à tous de réintégrer cette souveraineté personnelle et cette sagesse universelle qui brille comme un cristal au cœur de notre être. De la mettre au service du monde, sans compromis.
Car cette souveraineté ne se contente pas de miettes concédées par des pouvoirs vacillants. Elle ne s’égare pas dans les petites tergiversations égocentrées.
Elle s’offre pleinement à l’émergence d’un nouveau monde.
Il est grand temps pour nous de sortir de l’état de chaise.