Intervention en structure médico-sociale : loin des théories les barrières tombent
Lors d’une de mes visites en structure médico-sociale, un monsieur que j’accompagne pour des troubles anxieux m’a confié, avant même de commencer notre séance :
« Rien que de vous voir, je vais déjà mieux… »
Ces mots simples révèlent une vérité profonde : la présence se transmet. Un regard attentif, un geste d’accueil, un sourire sincère… et déjà l’énergie circule, l’espace s’ouvre.
Prendre le temps de rencontrer l’autre tel qu’il est, sans jugement ni attente, c’est lui offrir une respiration dans un monde pressé où tout se mesure à la seconde. Respecter les silences, accueillir les inconforts, ne rien forcer : c’est dans cette temporalité libre que la présence déploie toute sa puissance.
L’espace du non-contrôle
Dans certaines de mes séances, j’ouvre cet espace sans direction, sans mots. Juste la respiration qui s’apaise, le mental qui se tait.
Au début, il y a parfois une gêne : le vide fait peur. Mais dès que la résistance s’efface, quelque chose d’inattendu surgit. Les barrières tombent, laissant place à une énergie à la fois apaisante et vibrante. Dans cet espace, il n’y a ni problèmes, ni peurs, ni objectifs à atteindre. Il y a seulement la vie qui se révèle, simple et nue.
Alors, comme un enfant qui sourit aux anges ou s’émerveille devant le monde, nous retrouvons un état d’innocence et de quiétude profonde. C’est une reconnexion brute à la puissance de la Vie, qui balaie nos constructions mentales et nous rend à la vivance.
La présence qui libère
Expérimenter cette « présence agissante » est comme un nettoyage intérieur. Les conditionnements se desserrent, la souffrance perd de son intensité, et un climat différent s’installe. Ici, les théories s’effacent pour laisser apparaître un diamant brut : la conscience d’être.
Chacun, chacune, porte en soi cette capacité. Il n’est pas besoin de savoir-faire particulier pour vivre cette expérience. Il suffit de revenir au corps, à l’instant présent.
La sophrologie, par son approche existentielle, ouvre précisément cet espace. Elle nous ramène aux sensations, aux émotions, au souffle qui se dépose. Et, dans ce retour, les ruminations s’apaisent, la douleur se transforme, et nos ressources profondes : paix, confiance, joie et clarté émergent d’elles-mêmes.
La présence agissante ne s’explique pas, elle se vit.
Et c’est souvent elle qui, en silence, transforme et libère.
© Géraldine AMELIN