Avec l’accord de ma consultante — que j’appellerai Anna — je partage ici un moment hors du temps. Un instant de connexion pure à soi, à ce qui est.
J'accompagne Anna, septuagénaire, depuis quelque temps déjà. Ce matin-là, elle arrive avec ces mots :
« Je dois réapprendre à marcher… J’ai peur, je ne me sens pas capable, je suis instable et agitée. »
Je lui propose alors d’expérimenter la marche consciente dans mon jardin, sur un sol plutôt plat.
Nous commençons les yeux fermés. Je l’invite à trouver sa posture d’équilibre et à respirer profondément. Une forte émotion surgit : Anna pleure. Je l’encourage à laisser les larmes couler, à se laisser traverser. Peu à peu, l’apaisement arrive.
Puis vient un travail d’ancrage à la Terre, par la visualisation de racines s’élançant depuis la plante des pieds. Au départ, elle peine à les sentir. Alors je lui propose d’imaginer ces racines plongeant jusqu’au cœur de la Terre, jusqu’à ce magma rouge d’énergie tellurique. Ensuite de ressentir cette énergie remonter par les racines, passer par ses pieds, jusqu’à son plexus solaire.
Quelque chose se passe :
« Tout d’un coup, je sens une force dans mon corps. Je me sens ancrée, enracinée, plus stable. Je me sens soutenue, portée. » Son corps s’aligne, se stabilise visiblement.
Je l’invite alors à percevoir un fil partant du sommet de son crâne, la reliant au Ciel. Instantanément, sa posture change. Sa colonne vertébrale se redresse, doucement aspirée par ce fil imaginaire. Son souffle devient plus ample, son corps se détend tout en conservant sa verticalité.
« C’est incroyable ! Je me sens enveloppée d’une lumière blanche dans laquelle je peux m’abandonner sans peur… J’ai l’impression de découvrir quelque chose d’essentiel. »
Vient le moment de marcher, toujours les yeux fermés, avec mon soutien si besoin. Au début, la peur est là. Puis, pas à pas, le corps se libère, reprend confiance en ses capacités innées. Sa démarche s’affermit, son équilibre se rétablit. Cette impression de pencher d’un côté disparaît, laissant place à plus d’aisance et de fluidité.
À la fin, ses mots résonnent comme un poème :
« Je suis comme une plante qui n’a plus besoin de tuteur… je tiens debout toute seule ! Et cette bulle blanche autour de moi, légère comme un parfum… quel bien-être ! J’ai l’impression d’être partie en vacances. Je me suis abandonnée à ce qui est, sans chercher quoi que ce soit. Juste goûter l’instant. J’ai vécu quelque chose d’important. Je me sens si bien ! »
Gratitude à Anna, qui par cette expérience toute simple s’est réalignée, reconnectée à son essence, à sa présence. Elle avait oublié qui elle était : une enfant du Ciel et de la Terre.
Gratitude aussi à la Nature, à l’énergie en présence, aux éléments, à la Terre et au Ciel qui nous ont portées et guidées.
Car, quel que soit notre âge ou nos croyances, il nous est toujours possible de retrouver la force et la beauté de qui nous sommes vraiment.
Anna est repartie avec une démarche plus posée, le visage transfiguré, rayonnant d’une autre vibration.
Quel bonheur d’assister à ces reconnexions, à ces « renaissances », là où simplicité, présence et conscience œuvrent ensemble.
Retrouver la foi en nos propres capacités.
Tenir debout, dignement.
Revenir à soi, sans peur.
Rallumer la flamme intérieure et poursuivre le chemin dans la confiance, la joie et la paix du cœur.
Prendre soin de son âme…
© Géraldine AMELIN